La Banque européenne d’investissement (BEI) a apporté un concours de 500 millions d’EUR à la République populaire de Chine pour financer des projets en faveur de l’atténuation des changements climatiques. Le prêt-cadre China Climate Change II (CCCFL II) a été signé aujourd’hui à Pékin par Magdalena Álvarez Arza, vice-présidente de la BEI, et Li Yong, ministre chinois des finances.

« La BEI réaffirme son soutien à la Chine dans sa lutte contre les changements climatiques », a déclaré Magdalena Álvarez Arza, vice-présidente de la BEI. « Ce prêt figure parmi les plus efficaces en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre que la Banque ait jamais accordés. On estime que jusqu’à 3 millions de tonnes de CO2 seront économisées chaque année grâce au premier prêt-cadre China Climate Change (CCCFL), et nous nous attendons à enregistrer les mêmes résultats avec le deuxième prêt signé aujourd’hui. De plus, ce nouveau prêt intervient à un moment opportun où le monde entier se réunit à Cancún pour s’accorder sur les mesures à adopter en faveur du climat ».

Le prêt-cadre China Climate Change II (CCCFL II) proposé consistera en un dispositif multiinvestissements au titre duquel la Banque pourrait soutenir, dans différentes provinces du pays, plusieurs projets individuels contribuant à éliminer ou à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les projets favorisant une utilisation plus intense et plus rationnelle des sources d’énergies renouvelables et mettant en valeur l’efficacité énergétique seront privilégiés. Certains de ces projets pourraient générer des crédits carbone.

Le prêt-cadre apportera une contribution considérable à la mise en œuvre du partenariat stratégique UE-Chine et à la coopération avec la Chine dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques : il devrait favoriser l’utilisation rationnelle de l’énergie, le développement des énergies renouvelables et, partant, l’élimination d’émissions de gaz à effet de serre, conformément au programme national chinois mis en place à cet effet. Ce prêt contribuera à la réalisation des objectifs ambitieux fixés par les pouvoirs publics chinois dans le cadre des onzième et douzième plans quinquennaux.

Cette opération est la deuxième du genre avec la Chine. La première, China Climate Change Framework Loan (CCCFL), signée en novembre 2007 pour un montant de 500 millions d’EUR,  a été déployée avec succès par les pouvoirs publics chinois puisqu’à l’heure actuelle, plus de 80 % de cette somme ont été affectés.

Compte tenu de la réussite et de l’efficacité du CCCFL, les pouvoirs publics ont demandé à la Banque de soutenir à nouveau les efforts de la Chine dans sa lutte contre les changements climatiques.

Le CCCFL II poursuivra des objectifs comparables à ceux du premier prêt-cadre. Les sousprojets seront identifiés et présélectionnés par la commission d’État chinoise pour le développement et la réforme et par le ministère des finances. La BEI sélectionnera les sousprojets et conduira un audit préalable afin de s’assurer que tous sont économiquement et financièrement viables, satisfaisants d’un point de vue technique, et conformes aux exigences de la Banque en matière sociale et environnementale. Le prêt-cadre sera composé au maximum de 15 sous-projets appartenant aux secteurs suivants : énergies renouvelables (éolien terrestre, biomasse, énergie solaire – thermique et photovoltaïque – géothermie et hydroélectricité à petite échelle), amélioration de l’efficacité énergétique et réduction des gaz à effet de serre sur les sites industriels, réseaux de chauffage urbain mettant l’accent sur l’efficacité énergétique et, enfin, recours à des énergies renouvelables.

Ce prêt est accordé sur l’enveloppe de 3 milliards d’EUR du Mécanisme pour une énergie durable et un approvisionnement énergétique sûr.

Informations générales :

Les opérations de prêt de la BEI en dehors de l’UE appuient la politique européenne de coopération avec les pays tiers. Depuis 1993, la BEI a exécuté quatre mandats de prêt successifs en faveur des pays d’Amérique latine et d’Asie. En vertu du mandat actuel (ALA IV), qui couvre la période 2007-2013, la BEI dispose d’une enveloppe de 3,8 milliards d’EUR au maximum pour financer des opérations contribuant à l’atténuation des changements climatiques ou appuyer la présence de l’UE dans ces régions par le biais d’investissements étrangers directs ou de transferts de technologie et de savoir-faire. Cette enveloppe de 3,8 milliards d’EUR est scindée en deux montants indicatifs, plafonnés l’un à 2,8 milliards d’EUR pour les pays d’Amérique latine et l’autre, à 1 milliard d’EUR pour les pays d’Asie.

Outre ce mandat, la Banque gère le Mécanisme pour une énergie durable et un approvisionnement énergétique sûr, une facilité pluriannuelle de 3 milliards d’EUR, destinée à accroître sa contribution en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique dans les pays non membres de l’UE. Ce mécanisme est essentiellement utilisé dans les cas où la Banque n’a pas besoin de la garantie de la Commission européenne pour atténuer des risques souverains ou politiques afin de préserver sa note de crédit (par exemple dans les pays ayant qualité de valeur d’investissement ou lorsqu’une sûreté appropriée peut être fournie). En revanche, les ressources relevant des mandats de prêt extérieurs sont utilisées lorsque la garantie européenne est nécessaire pour atténuer les risques souverains ou politiques (essentiellement dans des pays moins bien notés) ou pour appuyer des projets dans d’autres secteurs.

La Banque européenne d’investissement est consciente de la grave menace que les changements climatiques font peser sur le bien-être des nations et sur une croissance économique durable. Elle est résolue à soutenir les efforts déployés à l’échelle de la planète pour maintenir les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre à des niveaux prudents à long terme. La BEI s’est engagée avec détermination, en mobilisant la pleine puissance de ses ressources humaines et financières ainsi qu’une gamme diversifiée de produits et d’instruments financiers, à appuyer l’Union européenne dans son rôle de chef de file dans le combat mondial contre les changements climatiques. L’action en faveur du climat est devenue un élément essentiel de la stratégie et des objectifs globaux de la Banque européenne d’investissement. Concrètement, les critères climatiques font désormais partie intégrante de l’évaluation de chacun des projets financés par la Banque. Cela permet à la Banque européenne d’investissement, dans le cadre de ses objectifs de financement dictés par les politiques de l’UE, de se concentrer de plus en plus sur les projets présentant le plus grand potentiel en matière d’action en faveur du climat.