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  • Un prêt de 25 millions d’EUR pour une centrale photovoltaïque de 55 MW intégrant un système novateur de stockage d’énergie.
  • Un projet clé dans la recherche d’une énergie propre pour les zones isolées et non interconnectées.
  • Un investissement de la BEI bénéficiant du soutien du volet Projets de démonstration dans l'énergie du dispositif InnovFin dans le cadre d’Horizon 2020 et de l’initiative NER300, qui sera le premier projet de stockage hybride financé au titre de ce dispositif.

La Banque européenne d’investissement (BEI), avec le soutien de la Commission européenne, a accordé un prêt de 25 millions d’EUR à CEOG S.A.S, une structure ad hoc créée spécifiquement pour le projet mis sur pied par Meridiam EI (60 %), la Société anonyme de raffinerie des Antilles (« SARA ») (30 %) et Hydrogène de France (« HDF Energy ») (10 %). Le projet sera implanté dans la commune de Mana, à quelque 13 kilomètres de Saint-Laurent du Maroni, dans le nord-est de la Guyane, et porte sur la construction et l’exploitation d’une centrale photovoltaïque d’une capacité installée de 54,5 MW. La centrale sera intégrée à une installation de stockage d’hydrogène d’une capacité maximale de 88 MWh sous forme gazeuse, à un système de stockage d’énergie par batteries de 38 MWh et à une pile à combustible d’une capacité de trois MW. Cette centrale d’un type nouveau produira de l’électricité de base, mobilisable et non polluante, qui permettra de desservir l’équivalent de 10 000 foyers dans l’ouest de la Guyane toute l’année, jour et nuit.

Prévue pour 2024 et pour une période de 25 ans, la centrale sera en mesure de fournir 10 MW d’énergie renouvelable (3 MW la nuit). Le profil de production dépendra des besoins du gestionnaire du réseau et de l’état de charge du système énergétique. Le système de stockage d’énergie se compose principalement d’un système de stockage par hydrogène complété par des batteries lithium-ion.

Le projet sera l’un des premiers à utiliser un système à base d’hydrogène pour une application électricité-à-électricité (« Power to power » – P2P) de cette taille. Il s’agit d’une étape essentielle dans la recherche d’une énergie propre et mobilisable pour les zones isolées et non interconnectées. La centrale sera reliée au réseau de la Guyane par un câble souterrain reliant la sous-station de Saint-Laurent du Maroni. Le projet sera également essentiel pour la mise au point d’autres applications destinées aux pôles d’hydrogène renouvelable.

Son principal actionnaire, Meridiam, en dirige le développement et en assurera la gestion à long terme. La société qui a mis au point le système hybride de stockage d’énergie, par batteries et à base d’hydrogène (Hydrogène de France), fournit des services de développement et d’ingénierie. Un tel système hybride est en mesure de fournir des énergies renouvelables non variables. La SARA est une société établie dans les Antilles françaises (Guyane, Guadeloupe, Martinique), où elle possède une raffinerie et fournit du carburant aux stations-service de la région.

Le financement du projet par la BEI bénéficiera du soutien du volet Projets de démonstration dans l'énergie du dispositif InnovFin, au titre du programme Horizon 2020, ainsi que de l’initiative NER300.

Mariya Gabriel, commissaire européenne à l’innovation, la recherche, la culture, l’éducation et la jeunesse, s’est exprimée en ces termes : « L’Union européenne est à l’avant-garde de la lutte contre les changements climatiques en investissant dans la science et en renforçant les capacités européennes de recherche et d’innovation. Grâce au volet Projets de démonstration dans l'énergie du dispositif InnovFin, un instrument financier précieux mis en place dans le cadre d’Horizon 2020, nous contribuons à la transition énergétique et à la lutte contre les sources d’énergie renouvelables variables. Le système hybride présenté aujourd’hui associe photovoltaïque et solutions de stockage. Sa production sur le réseau sera stable, ce qui est particulièrement nécessaire dans les régions reculées où le réseau est moins développé. »

« Ce projet de centrale photovoltaïque, associé à des technologies de stockage innovantes, dont l’hydrogène, démontre parfaitement comment les solutions innovantes de production et de stockage d’énergie peuvent apporter des réponses efficaces à la problématique des changements climatiques », a pour sa part ajouté Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI. « Pour l’UE et sa banque du climat, il est très important de soutenir le déploiement de technologies très avancées en matière d’énergies renouvelables, capables de s’adapter aux spécificités de chaque territoire. »

Thierry Déau, PDG de Meridiam : « Ce projet n’est pas seulement le plus grand projet de centrale électrique au monde pour le stockage de sources d’énergie renouvelables intermittentes à base d’hydrogène, il est aussi très innovant. Il stimulera l’activité économique locale et aura des effets positifs sur le plan environnemental mais aussi au niveau social. »

Informations générales

En 2020, la BEI a investi 4,3 milliards d’EUR en France en faveur de l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables et de l’atténuation des effets des changements climatiques, faisant du pays le plus grand bénéficiaire de ses financements dans ce domaine. La BEI a déjà investi dans trois fonds gérés par Meridiam. Elle finance aussi un certain nombre de projets parrainés par Meridiam Transition Fund (Allego et Voltalis, notamment).

Le volet « Projets de démonstration liés à l’énergie » du dispositif InnovFin est un instrument de financement à risque conçu pour soutenir la démonstration de projets innovants en matière d’énergie propre dans les domaines des énergies renouvelables, du stockage de l’énergie, des systèmes énergétiques intelligents et du captage, de l’utilisation et du stockage du carbone. L’objectif est de combler le fossé entre la démonstration et la commercialisation et de contribuer ainsi au déploiement de la prochaine génération de technologies énergétiques innovantes à faible intensité de carbone. Compte tenu du risque élevé associé à ce type d'instrument, les prêts de la BEI bénéficient d’une garantie de la Commission européenne qui se déclenche en cas de défaut. Le volet « Projets de démonstration liés à l’énergie » du dispositif InnovFin est financé par les ressources des initiatives Horizon 2020 et NER 300.

Meridiam a été fondée en 2005 par Thierry Déau, convaincu que l’alignement des intérêts entre le secteur public et le secteur privé pouvait apporter des solutions essentielles aux besoins collectifs des communautés. Meridiam est une société d’investissement indépendante de droit français, également gestionnaire d’actifs. Elle se spécialise dans le montage, le financement et la gestion à long terme de projets portant sur des infrastructures publiques durables dans trois secteurs principaux, à savoir la mobilité, la transition énergétique et l’environnement, et enfin les infrastructures sociales. Meridiam compte des bureaux à Addis-Abeba, Amman, Dakar, Istanbul, New York, Luxembourg, Paris, Toronto et Vienne. Elle gère actuellement un volume de 17,8 milliards de dollars américains et plus de 100 actifs. Meridiam est certifiée ISO 9001 : 2015, s’est vu accorder une note « Advanced Sustainability » par VigeoEiris (Moody’s) et utilise sa propre méthodologie, basée sur les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, en matière d’ESG et d’impact.